Rien ne sert de courir...

Sujet: Re: Rien ne sert de courir... | Dim 30 Nov 2014 - 18:50

- Je serais curieuse de rencontrer ma hiérarchie, rétorqua-t-elle avec un demi-sourire sans espoir d’obtenir une réponse.

A dire vrai, il y avait quelques temps que la jeune femme ne répondait plus de personne. Etre maître de son destin est parfois une tâche bien plus difficile qu’on ne l’imagine.

Bougre ! Le guerrier était lourd, à moitié affalé sur ses épaules, Abysse peinait à la déplacer. Korann était à peine conscient, il posait tout juste un pied devant l’autre, péniblement. Au regard du temps qui leur fallu pour s’extraire de la redoute, Abysse faillit perdre espoir à l’idée du chemin qui leur restait à parcourir. L’espace d’un instant, elle songea à laisser le guerrier là, s’adosser contre un mur et se reposer, enfin. Elle sentait l’ombre pernicieuse des artefacts corrompus qui pesaient dans sa besace. Ils jouaient sur sa lassitude, accentuaient ses plaies et démolissaient sa volonté. A cette idée, Abysse poussa un râle énervé et réajusta la position du bras de Korann sur ses épaules. Elle n’abandonnerait certainement pas ici. Pas maintenant.

Et ce fut dans la lumière crépitante d’un formidable feu de joie que les deux aventuriers s’enfoncèrent sous l’aube naissante du désert.

*
**

Abysse avait pansé ses plaies, tranquillement. Elle s’en était sortie sans trop de dommage. La fatigue l’avait surtout terrassée. Il lui avait fallu une journée entière pour récupérer. L’aubergiste n’avait guère posé de question à leur retour. Il avait jeté un regard sombre à la silhouette ensanglantée du Premier Homme et avait appelé sa fille. Cette dernière avait aidée Abysse à s’occuper du guerrier inconscient. Il lui avait fallu deux jours pour sortir de sa léthargie. La plupart de ses plaies n’avaient pas encore cicatrisée. La douleur le maintenait à demi-conscient. Abysse et la fille de l’aubergiste avait travaillé dur à son chevet, à nettoyer ses plaies, l’hydrater et le nourrir. Les maigres connaissances des simples de la jeune femme avait permis d’aider les plaies à cicatriser un peu plus vite. A peine.

Une journée plus tard, Korann avait enfin émergé. Le solide guerrier semblait encore mal en point. L’esprit embrumé, il s’était saisi de la première arme à portée de main, l’air menaçant. Abysse avait souri sans intervenir. Elle tourna le dos au guerrier et ouvrit l’unique fenêtre de la pièce.

- Trois jours.

La lumière pénétra brutalement dans la pièce, évaporant les derniers relents d’infection. Abysse fit volte-face, bien consciente de ne pas ménager le blessé.

- Tes blessures sont encore fraîches mais elles guériront avec un peu de repos. A moins que vos runistes connaissent l’art de la guérison, tu conserveras quelques cicatrices de ton passage en bordure du Hardarac.

Elle s’était approchée et avait saisi le bras de Korann par le coude. Ce dernier s’était redressé. Elle l’invita à se lever.

Trois jours ? Je devais vraiment être dans un sale état… ah bons dieux ! La lumière m’éblouie… je suis obligé de cligner des yeux pendant une bonne minutes pour les réadapter à la lumière ambiante. L'air chaud revigore... j'aurais jamais pensé que je dirais ça...

- Tes blessures sont encore fraîches mais elles guériront avec un peu de repos. A moins que vos runistes connaissent l’art de la guérison, tu conserveras quelques cicatrices de ton passage en bordure du Hardarac.

Je suis pris d’un douloureux rire cynique et répond d’un air mi-blasé, mi-Amusé :

- Pas les premières… et surement pas les dernières, art de la guérison ou pas… Il parait que ça plait les cicatrices chez les dames de la Dras…

Je me rends compte que j’ai une faim de loup… elle me saisi par le bras par le coude et me tire gentiment pour me lever … j’aimerai bien passer quelques jours chez mon frère, histoire de faire une pause. Pour le coup je l’ai bien mérité… même si je ne rapporte aucune preuve de mon action… Mes chefs vont me rire au nez… je me retrouve de nouveau sur mes cannes… j’ai des jambes en coton mais au moins je tiens debout sans aide… c’est déjà un miracle que je sois encore en vie…

Je suis content d'être en vie! j'ai envie de fêter la victoire ! Mais affronter pareilles horreurs, fait prendre conscience de la fragilité de cette Terre... à charger à un contre vingts, on prend conscience de sa mortalité. j'ai appris une leçon aujourd'hui... il va falloir que je me discipline, que je devienne plus souple dans mon approche des choses ou je finirai par y passer sans rien accomplir... si je veux servir la cause, être en mesure de faire quelque chose... mes méthodes de traque vont devoir changer, quitte à s'éloigner des sentiers battus du code d'honneur. Aller Kor... t'as gagné sur tout les plans aujourd'hui ! t'es en vie, les mages sont mort, Abysse à ses artefacts et tu as appris quelque chose !

- Si l’aubergiste à encore de la liqueur qu’il nous a servis hier… Je paye trois tournées !

Les réponses de Korann lui tirèrent un sourire. L’humour du guerrier n’avait rien perdu de sa vivacité. Cette traque lui donnerait là l’occasion d’un beau récit, une histoire à conter aux siens. Cette pensée tira un léger pincement à la jeune femme. A qui pouvait-elle bien conter cela ? Quelle fierté en retirer ? La solitude est parfois un fardeau bien lourd à porter. Abysse haussa les épaules et chassa ses dernières pensées.

Korann s’appuya sur elle et ils quittèrent la chambre pour la salle commune. L’aubergiste leur servit les restes de la veille. Abysse éprouva une grande gratitude pour cet homme discret et serviable. Ce furent les odeurs du repas qui éveillèrent l’appétit de la jeune femme. Elle se jeta littéralement dessus et en avala une bonne moitié avant de songer au guerrier face à elle. Les yeux rivés sur son assiette, elle l’interrogea.

- Alors tu comptes faire quoi maintenant ? Vaudrait peut-être mieux que tu récupères encore un peu avant de prendre la route ?

Abysse, quant à elle, ne tarderait pas à quitter les abords du Hardarac. Il lui fallait remettre rapidement les artefacts avant que leur influence ne commence à peser. La jeune femme ne tenait guère à en ressentir les effets. Et puis cette quête dans le désert avait éveillé en elle une certaine nostalgie. Le mal du pays, sans doute.

On descend l’escalier. Marcher est encore compliqué et je dois m’appuyer sur elle pour ne pas me casser la figure dans les escaliers. Je vous jure… mais dans quel état je suis arrivé ici ?
On mange avec appétit. Faut dire se frotter à ce genre de saloperie vous fait plus apprécier la vie que jamais. On ne parle pas beaucoup. On mange surtout elle et moi avons une faim de loups et l’aubergiste très bien !

- Alors tu comptes faire quoi maintenant ? Vaudrait peut-être mieux que tu récupères encore un peu avant de prendre la route ?
- Pas faux… mais ce que je compte faire n’implique pas de reprendre la route tout de suite…

Je fais signe à l’aubergiste qui arrive. Je lui commande un grand pichet de son meilleur alcool. Je me retourne vers Abysse, un sourire avenant aux lèvres.

- Faut bien fêter la victoire sur ces saloperies non ?

Et quoi de mieux qu’une bonne cuite pour célébrer une victoire ? Je sers la boisson. On trinque… l’alcool, comment briser la glace en toute circonstance…

et puis, le premier pichet finit, on se lance dans un concours de boisson... un bon vieux concours de boisson avec comme condition : tu pose une question, tu bois et l'autre répond si t'as pas par terre à te rouler sous la table !

- honneur aux dames

je lance, désinvolte. Aller, envoi ta question !

HRP:

A peine le repas terminé, Korann commandait déjà quelques remontants. A en juger par la dose souhaitée, Abysse le soupçonna de vouloir noyer sa douleur. Elle fut tentée de l’en empêcher, le mener à la raison. Cependant, le guerrier ne lui en laissa pas le temps. L’alcool était servi et les conditions du jeu lancées. La jeune femme haussa un sourcil, visiblement surprise, un tantinet intriguée. S’éterniser en ces lieux et épancher sa soif n’étaient pas réellement ses principaux objectifs. Elle fut tentée de décliner, poliment. Son devoir l’appelait en d’autres lieux.

Cependant, la mélancolie qui l’avait étreinte plus tôt l’en empêcha. Les conditions du jeu semblaient amusantes, voire alléchante. Abysse devait bien avouer qu’en apprendre plus sur le guerrier et sur son peuple l’intéressait. Alors, elle accepta, repoussant les craintes intérieures qui la poussaient à regretter son geste. Certaines questions ne pouvaient trouver de réponses. Espérons qu’elle saurait se montrer suffisamment lucide pour les éluder.

A dire vrai, Abysse n’était pas le genre de compagnon sur lesquels on comptait dans ces moment-là. Elle tenait toujours à garder l’esprit clair, limpide. Et puis l’alcool n’avait jamais été clément avec elle. Néanmoins, aux vues de l’état précaire du Premier Homme qui lui faisait face, elle avait peut-être une chance de l’emporter. Korann servit les premiers verres et attendit la question de la jeune femme. Cette dernière plongea le regard au fond de son verre, faisant tournoyer lentement l’alcool ambré.

- Quel âge as-tu ?

Elle glissa son regard dans le sien, une lueur malicieuse y dansait.

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'D6' : 5, 4

Je la sens l’espace d’un instant sur le point de dire non et de laisser tomber… mais non… elle se prend au jeu. Je me doute bien qu’elle doit avoir pas mal de truc à faire… mais faut au moins profiter de temps en temps de ce pourquoi on fait ce qu’on fait. Ça a du sens ce que je viens de penser ?

- Quel âge as-tu ?

Demande-t-elle, espiègle avant de descendre son verre.

- 25 ans

A mon tour…

- Quel est ton plat préféré ?

Je descends mon verre…

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#1 'D6' : 6

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#2 'D6' : 2

Un éclair fugace dansa dans le regard de la jeune femme, elle referma sa main sur le verre et le vida d’un trait. En guise de première réponse, elle se contenta d’un sourire provocateur. Quant à la première question du Premier Homme, elle avait de quoi la surprendre. Abysse s’était attendue à quelque chose de plus croustillant, de plus personnel aussi. Allons bon, pourquoi pas. La jeune femme prit un air songeur, la main soutenant son menton et le regard dérivant vers la charpente.

- Les gâteaux d’épice.

Elle n’en avait pas goûté depuis plus d’une décennie à dire vrai. Mais jamais elle n’oublierait le parfum suave de l’épice et les arômes délicats de la cuisine du désert. Un soupçon de mélancolie l’étreignit à l’évocation de ses terres natales. Les machoires d’Abysse se crispèrent douloureusement, creusant ses joues. Son regard s’était imperceptiblement durci. Finalement, les questions les plus anodines pouvaient se montrer les plus acérées.

Abysse inspira, lorsqu’elle expira, le flot d’émotions s’était évaporé. Elle se détendit et ferma les yeux, cherchant une nouvelle question.

- Combien as-tu de frères et de sœurs ?

Spoiler:

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'D6' : 2, 4

Je vois passer un pointe de tristesse juste après qu’elle ait répondue… bravo Kor… t’as vraiment le chic pour poser les mauvaises questions…

- Combien as-tu de frères et de sœurs ?

Elle descend son verre. La famille… je peux encore voir de temps en temps mon grand frère Siegrid, mais Thorgrim et Lenna sont repartit au pays… et je ne sais pas ce qu’ils peuvent bien faire de leur vie…

- Deux frères et une sœur. Le plus grand est resté ici, les deux autres sont repartit au pays.

j'ai pas dis que Siegrid tient l'héritage de notre mère, elle le saura si elle demande ce que mon frère fait. tous dans ma fratrie avons mérité le respects...sauf moi en fait, mais ça viendra...mais en attendant... Je me resserre un verre et pose ma question, un regard provocateur rivé au siens :

- ça fait combien de temps que tu baroude sans prendre le temps de te poser et de te détendre ?

je descend mon verre

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'D6' : 1, 3

Abysse écoutait le guerrier d’une oreille distraite ; contemplant les reflets ambrés de l’alcool qui tournait au fond de son verre. La dernière question de Korann lui tira un sourire amer. Elle avala le contenu de son verre d’un trait et le reposa avec bruit. L’alcool réchauffait doucement son gosier. La sensation de chaleur chassa l’âpreté de ses dernières pensées. Elle souriait de façon énigmatique, le regard fixé dans celui du premier homme.

- Ca dépend un peu de ce que tu entends par-là.

Elle posa son menton au creux de sa main et ferma les yeux à moitié avec un air songeur.

- Hum…si l’on s’attache à ma mission initiale, je dirais un quart de siècle.

Cette fois-ci, son sourire prit des airs plus amusés. Son âge ne reflétait en rien son apparence et elle aimait jouer sur cette ambiguïté.
- Mais tout ça a eu le temps de changer. Globalement l’inaction n’est pas une tâche qui me convienne.

D’un geste, elle invita l’aubergiste à les resservir.

- Bien, à moi. Pourquoi tu es venu en Alagaësia ?

Elle planta de nouveau son regard dans le sien, scrutant la moindre de ses réactions, impitoyable.

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'D6' : 2, 3

Un quart de siècle hein... ? Elle fais pas aussi vieille... bon ça sera pas la première forme de vie dont j'entendrais dire qu'elle vie plus d'un siècle. faut croire que ça cours les rues dans ce pays...
je commence à mieux cerner le personnage... s'il est possible de le cerner... une hyper active qui vit pour sa cause.

- Bien, à moi. Pourquoi tu es venu en Alagaësia ?

Elle avale son verre. bonne question... ou pas... les raisons sont multiples, compliquées... je cogite une bonne minute. je crois que boire aide pas la concentration, mais j'arrive à tout formuler en deux mots :

- Nouveau départ. Quand t'es le petit dernier dans tout les sens du terme se construire une vie... Sans avoir à trop jouer des muscles en tout cas... c'est..;compliqué.

Je m'envoi une nouvelle lampé d'alcool, l'alcool me fais voyager l'esprit vers le passé... pas un beau voyage, ça c'est sur...

- Cette terre a je sais pas combien de tonnes de défaut à commencer par l'ancien langage... mais ça reste une terre de nouveau départ qui a aussi ses bons côtés...

Je marque une pause. un sourire amusé aux lèvres, les yeux toujours rivés aux siens.

- Et toi, qu'attend tu de ces terres pour chasser des monstres de corruption comme tu le fais?

je bois mon verre. je souris toujours, j'ai toujours mon regards rivé au sien j'ai l'impression de jouer à "qui en dira le plus". c'était pas mon intention au début... mais pourquoi pas...Enfin... pour l'instant je perds... voyons si ma question nous remet à égalité...
Elle fais son boulot en tirant sur la corde, sans prendre le temps de se poser, qu'est ce qui peut bien la motiver à ce point...

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'D6' : 2, 1

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