En tailleur au bord de la falaise, Marek observait le soleil qui s’élevait lentement au dessus de l’horizon maritime. En contrebas, à sa droite, il apercevait le Manoir, baigné par la lumière orangé de l’astre du jour. Son ombre large s’étendait sur tout le goulet que formaient les deux falaises rocheuses qui encadraient la bâtisse millénaire.
En bas, seul le bruit des vagues qui déferlaient sur les galets de la plage ou érodaient la roche de la falaise brisait le silence du matin.
Peu à peu, les oiseaux commençaient à chanter et le vent à souffler. Un vent frais d'un hiver qui s'annonçait rude. Midnight mangeait derrière Marek, indifférent à la beauté du spectacle. Aucun doute, le dragonnier ramènerait sa femme le lendemain…

Il commença à étirer son esprit autour de lui, relâchant un moment la lourde pression qui le tenait depuis peu. Il sentit les oiseaux, il sentit la vie autour de lui. Son esprit effleura celui du cheval, qui hennit de mécontentement, avant de se laisser faire. Marek était bien ici. Au calme. Il ne manquait plus que Leyra…

Soudain, une perturbation l’alerta. Sans penser à refermer son esprit, il se tourna juste à temps pour voir un leur violette autour du manoir. La lueur, semblable à une boule de lumière, vola un instant autour de la bâtisse, avant de subitement change de cap, et fondre sur le dragonnier à une vitesse telle que les défenses abaissées du Chef de l’Alliance volèrent en éclats.
Son hurlement retentit dans toute la vallée…




C’était une sensation étrange qui m’habitait alors. Mon esprit était le mien, mais mon corps celui d’un étranger. Je me rappelais chaque souvenir de ma vie, dont le demi-siècle passé enfermé dans mes propres armes, à cause de ce mage de malheur.
Mais ce corps n’était définitivement pas le mien. Je me relevais, et je m'aperçus déjà que j’étais plus grand qu’avant. Avant, j’étais un elfe noir d’un mètre quatre-vingt, d’une souplesse extraordinaire et doué d’un sens du camouflage aiguë. Mais là, ce corps était plus costaud. Cela serait intéressant… J’ai toujours voulu savoir ce que cela faisait d’être musclé comme ça. La magie offre des possibilité pour modeler le corps, mais pas les muscles…
Je dis quelques mots, pour entendre ma voix, et me rendit compte qu’elle était exactement la même que dans mon corps d’elfe noir. Une voix suave, ni trop grave ni trop aiguë, une voix de gentleman qui cachait bien son jeu il faut l’avouer. J’adorais ma voix… et c’était donc un soulagement de l’entendre à nouveau.
Je sentais également de la magie dans ce corps. Un coup d’œil à mes mains et je vit le Gedweÿ Ignasia. Il ne brillait pas, il était même plutôt sombre. Sûrement le dragon de cet homme était-il plongé dans un coma profond quand j’ai pris le contrôle de son dragonnier…
Il fallait maintenant que je vois le visage de l’homme. Je tendis ma main vers le sol, et un bassin de pierre apparut, que je remplis d’eau. Qu’il était bon d’avoir un peu de magie avec soit ! Comme cela m’avait manqué !
Le visage que me refléta le liquide fut celui d’un homme jeune, avec des longs cheveux noirs et des yeux d’un gris de lune. Il fallait maintenant le remettre comme il fallait…

[…]

Après deux heures passées à modeler ce corps, je récupérais un peu d’énergie en tuant un lapin un peu imprudent. J’aurais pu tué le cheval, mais il me fallait une monture. Je m’approchais de l’eau à nouveau, et je me reconnu enfin, bien qu’un peu plus musclé au niveau de la mâchoire. Même peau mauve, même chevelure bleuté que j’avais d’ailleurs détachée, fourrant la lanière dans une poche. Et surtout, même crocs, et même yeux jaunes dont la pupilles noire n’était qu’un mince trait verticale.
Je souris, dévoilant mes crocs. Terestrian Malsabot était de retour… Et je comptais bien me venger de ce mage de pacotille qui avait osé m’enfermer dans mes propres épées.. Tiens d’ailleurs, en parlant d’elles…
Je les fis apparaître dans mes mains. Mes deux chéries, mes biens les plus précieux. Deux épées entièrement noires, avec une émeraude sur les gardes. Nihal à gauche et Sennar à droite. Je fit également apparaître le fourreau qui était le mien, et l’attachai à mon dos. Première mission : trouver des vêtements adéquats. On ne domine pas le monde habillé en simple civil…




Une sensation étrange habitait Marek. Il se souvenait de tout, mais ne contrôlait plus rien. Il était dans un espace totalement noir. Il entendait les bruits autour de lui, mais ne pouvait rien y faire. Il cria, mais sa voix ne portait pas assez pour qu’on l’entende. Il sut que c’était terminé. Il avait déjà connu cela avant, alors que Wyyrlok était dans son corps. Il était à nouveau seul, enfermé dans son propre esprit…
C’était comme être dans une pièce aux murs infinis. Etrangement, il sentit une présence non loin. Sûrement l’Ombre qui le contrôlait. Mais une voix, qui se fit murmure, retentit doucement près de lui.

- Marek Krayt ?

Devant le dragonnier apparut alors un elfe d’allure plutôt jeune, au long cheveux blond. Le visage serein, l'elfe le regardait d'un air presque paternel.
Marek reconnu immédiatement son ancêtre…

- Fuhala Quel’Danas ?

L’elfe se contenta d'un signe de tête affirmatif.

- Mais… comment?
- A l’origine, c’était moi qui devait rejoindre votre corps, pour vous guider vers une plus grande sagesse. Cependant, alors que mon âme n’était qu’en partie transférée, Terestrian Malsabot, un elfe noir emprisonné au manoir, s’est interposé et à pris le contrôle total de votre corps. Cependant, la part de moi qui est arrivé ici demeure emprisonnée avec vous.

Marek n’en croyait pas ses oreilles, même si ce n’était pas tout à fait de l’ouïe. Il y avait trois âmes différentes dans son propre corps !

- Je comprends votre désarroi dit le druide comme s'il avait lu dans ses pensées. Mais je suis là pour vous aider.
- Comment comptez-vous m’aider ! Nous sommes incapables de faire quelque chose seuls ici ! Je suis assez bien placé pour le savoir ! s’emporta Marek.

Mais Fuhala restait calme. Il sourit même, et répondit :

- Il suffira d’attendre le bon moment. Il n’y a que deux personnes qui puissent vous aider…

Marek réfléchit, et comprit qu’il avait vu juste alors que le regard du druide s’illuminait d’une lueur étrange. Leyra et Myad. Son amour, et sa sœur de cœur. Celle qu’il aimait, et celle qui avait détruit Wyyrlok…

- Mais comment savez-vous… commença à demander Marek.
- Contrairement à Malsabot, l'interrompit Fuhala, je n’ai pas rejeté votre esprit mais je l’ai assimilé. Je connais toute votre vie comme si je l’avais vécu… Mais Malsabot ne peut sentir ma présence dans votre corps. Une aubaine.

Impensable. Marek devait avoir une hallucination, ou cet espèce d'Ombre (en était-il vraiment un?) lui jouait des tours… Mais pourtant cela avait l’air si vrai…

- Malsabot voudra tuer Nielas, pour se venger d'avoir été enfermé pendant plus de cinquante ans. Mais ne vous inquiétez pas, nous l’en empêcherons.
- Vous êtes bien optimiste, monsieur le druide !

Fuhala ne répondit pas, et se contenta de sourire, s’asseyant mentalement près de son descendant, qui se morfondit dans un silence plus profond encore…

Al' soupira de soulagement lorsque Lyn lui dit qu'elle pouvait apercevoir le manoir des Krayt. Il sourit sans le vouloir. Il avait toujours eu du mal à assimiler l'image d'une Leyra mariée, madame Leyra Krayt, veillant sur un foyer et des enfants. Marek et elle étaient faits l'un pour l'autre c'était certain, seulement il trouvait Leyra bien trop libre, et probablement pas assez sûre d'elle pour s'engager à ce point. En même temps, pour le jeune Dragonnier, son propre mariage avait représenté bien plus de contraintes qu'il ne l'aurait imaginé. Piégé dans son propre cœur, il errait, entravé par des chaînes avec lesquelles il s'était lui-même attaché. Depuis la disparition d'Erelia, il tentait de trouver un sens à sa vie. Il y arrivait presque, et c'était la première fois depuis longtemps qu'il y repensait. Sa vie avait repris son cours, et bien qu'il n'ai pas encore pu reprendre son souffle, il se savait sur le droit chemin. Tout allait à peu près bien, somme toute, si il cessait de penser à toute relation nouvelle qu'il pourrait entretenir avec quelqu'un, condamnée à l'échec par l'amour qu'il portait encore à sa femme disparue.
Il sortit de ses pensées, et constata avec soulagement que ce n'était plus un sentiment de hantise qui le tenaillait, mais bien celui d'une nostalgie quand il repensait au passé. Il avait hâte de retrouver ses amis, de s'excuser, et de renouer avec eux, ce qui finirait de l'aider à se pardonner lui-même.
Il continua sa route, certain désormais de ne pas s'être trompé. Il attendait avec impatience que Lyn puisse le porter. Ce serait bien plus pratique.

*Si tu n'es pas content, tu peux toujours te téléporter !* lui dit-elle, feignant d'être vexée.
*Traverser plus de la moitié de la carte du monde connu en me téléportant ne me semble pas très judicieux quand on voit l'irrégularité de ma magie...*
*J'en ai quand même marre de marcher à côté de toi. Téléporte-toi à l'intérieur, qu'on en finisse.*
*Je pense qu'il y a des défenses autour du manoir, empêchant ce genre d'intrusion, et le majordome m'effraie un peu. Je crois qu'il n'est pas très sympathique envers les indésirables.*
*Bon comme tu veux...*

Et elle s'envola vers le manoir, partant annoncer la venue du jeune homme.
Lorsqu'enfin Al' se trouva devant la grande porte, il tenta de sonder le manoir, à la recherche d'esprits familiers. Il repéra Nielas, qu'il avait déjà rencontré, et Leyra. Il ne trouva pas trace de Marek. Il approcha l'esprit de la maitresse de maison et en caressa la conscience.

*Bonjour mon amie.* la suala-t-il brièvement.

Les flammes léchaient les paroies avec une ardente gourmandise et irradiaient une lumière pourpre. Le feu, telle une sombre angoisse, envahissait la pièce avec véhémence, et se refermait en un cercle autour de la jeune femme. Celle ci demeurait recroquevillée dans un coin épargné du danger, ses longs cheveux bruns tombant avec lourdeur comme un rideau devant sa tête baissée. Des pleurs retentirent dans une pièce voisine, rauques et douloureux, déchirants de souffrance et de chagrin. Un coup de couteau semblait atteindre la jeune femme à l'abdomen à chaque fois qu'un sanglot lui parvenait. Lentement, la jeune femme releva la tête. Son visage apparut alors, doux pétale au teint pâle serti d'une paire de grands yeux bleus. D'épaisses larmes noires s'écoulèrent de ces saphirs apeurés et constituèrent une flaque d'encre à terre...Brusquement, elle hurla.

Leyra se réveilla en sursaut, le corps recouvert d'une fine pellicule de sueur. Dans l'obscurité, elle tâta doucement de sa main droite le matelas à la recherche de son époux, en vain. Visiblement, celui-ci avait déjà quitté la chambre. Sa respiration haletante s'apaisa et les battements de son coeur reprirent un rythme normal. Le souvenir du cauchemar lui tira une faible grimace ; elle se leva, et atteint les bains avec la volonté de se débarasser définitivement de ce mauvais rêve qui lui collait à la peau.

[...]

Ses prunelles océan parcouraient les lignes de l'ouvrage avec une sérieuse concentration que lui procurait la lecture. Néammoins ce pavé là n 'était en aucun cas une oeuvre divertissante ; elle avait déniché ce dictionnaire entre deux encyclopédies elfiques dans l'un des imposants rayons qui constituaient la fabuleuse bibliothèque du manoir. Etait-ce un hasard ou le fruit de la destinée qui l'avait poussé à explorer cette partie là de cette étagère en particulier ? Quoiqu'il en soit, la jeune femme était bel et bien plongée dans " Intérprétation des Rêves", malgré la réticence qu'elle avait éprouvée au départ.
Il est donc inutile de préciser que le cauchemar de la nuit d'avant la préoccupait bien plus qu'elle ne voulait l'admettre.

Feu
Destruction.

Noir
Epreuves pénibles. Peur et Chagrin.

Pleurer
Silencieusement : évènement heureux.

Hurlement
Annonce d'un grand malheur.

Souffrance
Perte de l'être aimé.

Leyra ferma le bouquin avec une brusquerie qui ne lui ressemblait guère.

"C'est ridicule !" lança-t-elle à voix haute, fulminante.

Tout ceci n'avait aucun sens. Depuis quand s'intéressait-elle à l'art prémonitoire ? *Depuis que tu connais l'amour et la mort.* lui souffla une petite voix intérieure, sournoise et perfide.

[...]

Bientôt, l'arrivée d'un être cher vint balayer (comme par magie ?) ses silencieuses protestations.

*Bonjour mon amie.*

La jeune femme releva soudainement la tête, son visage angélique à nouveau emprunt de sa joyeuse sérennité habituelle.

*Al' ?!* s'étonna-t-elle avec délice.

Instinctivement, Leyra fit appel à la magie. Un nuage scintillant l'enveloppa de sa douce lueur.
Apparue devant l'épaisse porte du manoir, la Dragonnière serra son ami dans ses bras avec tant de vivacité que le jeune homme sursauta (ou pas, à toi de voir :p).

"Ca fait si longtemps !!"

La jeune femme éclata d'un rire léger,sans réel motif. A croire que son meilleur ami la mettait de bonne humeur.
Elle l'attrapa par le bras et l'entraîna dans les escaliers, comme une petite fille aurait pu emmener son compagnon de jeu au bac à sable ; avec une heureuse insouciance.

"Marek est en promenade. Il ne devrait pas tarder." espéra-t-elle.

Dans la bibliothèque, pièce qu'elle trouvait de loin la plus chaleureuse, apparocha deux fauteuils et fit allumer un feu tandis qu'elle demandait à son ami s'il désirait boire quelque chose pour se réchauffer du vent hivernal qui soufflait ardemment au dehors. Puis, elle s'installa en tailleur, affamée des réponses de son témoin de mariage.

"Alors, qu'est ce qui t'ammène ici ? Comment vas-tu ?"

-Une fois n'est pas coutume. Et j'ai grandi. Enfin j'espère...

Cette réflexion tira un sourire amusé sur les lèvres roses de la jeune femme, qui s'empressa de demander deux hydromels auprès de la servante. Celle-ci ayant observé avec amusement Leyra et Al' traverser le hall d'entrée avec enthousiasme, s'était présentée à la bibliothèque pour apporter ce dont leur invité avait besoin. Madame Krayt avait apparemment envie de fêter son retour ; elle buvait rarement autre chose que du miel de Sfalange ou de l'eau (contrairement à son mari :p ). La servante quitta la pièce, et revint quelques instants plus tard avec les boissons.
Son ami paraissait avoir entrepris une sorte de... voyage intérieur. Peut-être cela avait-il été sa véritable motivation pour quitter l'Alliance. Elle revint instant en arrière, se plongeant dans une sorte de flash back ; tout avait été si vite depuis qu'elle s'était enfuie de son passé ! Elle était consciente que tous avaient beaucoup muri, c'était d'une flagrante évidence lorsqu'elle regardait en arrière.

-Je vais bien, je crois. Mieux, en tout cas. Je passais juste dire bonjour. Et m'excuser également.

Le sourire de la Dargonnière se fana un instant tandis qu'un petit pli d'anxiété se forma entre ses fins sourcils. S'excuser ? Il n'avait aucune raison de se sentir coupable de quoi que ce soit. La seule chose qui pourrait lui être reprochée était d'avoir manqué à tout le monde. Elle s'apprêta à protester, néanmoins Al' ne lui en laissa pas l'occasion :

-Et toi, comment vas-tu?

Leyra observa son meilleur ami avec silence et suspicion pendant un instant. Puis, finalement, son visage s'illumina comme celui d'un ange en plein jour.

-Bien. Très bien, même. A vrai dire, on ne peut mieux, annonça-t-elle, heureuse. Maintenant, Al', explique moi en quoi tu es désolé, s'il-te-plait, poursuivit-elle en pointant sur lui un doigt accusateur.

(vite fait. navrée. mouarf)

-Bien. Très bien, même. A vrai dire, on ne peut mieux. Maintenant, Al', explique moi en quoi tu es désolé, s'il-te-plait.

Il prit une inspiration, pour trouver le temps de mettre son récit en ordre. Oh et puis, il n'avait qu'à laisser les mots sortir de sa bouche. Ce serait plus simple pour son amie et lui.

-Tu sais que ma sœur, Altira, est décédée lors de l'Opération Pamplemousse Pressé, je crois? Personne n'a pu me dire de quelle manière, dans quelles circonstances elle s'était éteinte, alors je suis parti à la recherche de Swan, qui était le seul témoin de sa mort. Je me raccrochais à cet espoir, car j'étais... je suis le seul Aslandirois encore en vie. Je me suis senti si seul, tellement perdu, je cherchais quelque chose à quoi me raccrocher. J'ai traversé l'Océan, et me suis embarqué dans une aventure des plus sombres, notamment pour moi. Surtout que j'étais aveugle.

Il respira grâce à cette courte pause humoristique, qui, lui, ne le fit pas vraiment rire.

-Si je m'excuse, c'est parce que je suis allé seul vers l'inconnu, je me suis battu contre moi-même, parce que je me croyais seul. Je vous ai laissé tomber, sans explication, et je m'en veux.

Il baissa la tête. Oui, il n'aurait pas pu expliquer mieux le trouble qui avait habité son cœur. Et en même s'il avait peur de sa réaction, il avait le sentiment qu'elle lui pardonnerait.
Il n'avait pas besoin d'avoir l'ouïe fine pour entendre les pattes rouges de Lyn tinter sur le sol dur du manoir. Elle s'approcha des deux amis et frotta son museau contre Leyra.

*Bonjour. Comment vas-tu, belle Dragonnière? Dis-moi -sans vouloir dire que je n'apprécie pas de rester seule avec vous- où est Elthanyn?* demanda Lyn avec enthousiasme.

*On peut pas dire que tu aies beaucoup de tact...*

*Pas ma faute.* répondit-elle en tirant la langue.

[Pardon pour l'absence mais des événements fâcheux, une diminution de mon temps libre et la présence de mes parents m'a empêché de poster plus tôt, et si ce post est pas génial c'est parce que je n'ai pas vraiment le temps de l'étoffer plus.]